Critique Cinéma - Mad Max : Fury Road (George Miller)

Publié le 24 Mai 2015

Née à la fin des années 70, la trilogie Mad Max (Mad Max, The Road Warrior et Beyond Thunderdome) - qui avait propulsé le jeune Mel Gibson au rang de star mondiale - est depuis devenue la relique par excellence d’une époque cinématographique culte et  testostéronée. Trente ans après le dernier volet et un détour animalier (Babe et Happy Feet), son réalisateur George Miller reprend la route de la folie avec un reboot/remake plaçant cette fois-ci l’étoile montante Tom Hardy dans le rôle de Max Rockatansky, éternel rôdeur solitaire. Mais la remise à zéro des compteurs ainsi qu'une nouvelle tête d'affiche suffisent-elles à retrouver l'aura d'antan si particulière ?

Crédits photo : © images tirées du film

Crédits photo : © images tirées du film

Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule militaire piloté par l'Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…

Autant prévenir d’avance, entrer dans l’univers sans limite et sans temps mort de Mad Max : Fury Road n’est pas chose facile. Sain d’esprit – la plupart du temps – le spectateur s’attend en premier lieu à être solidement harnaché au wagon pour recevoir sa dose d’adrénaline en filant sur des rails au tracé prédéfini. Pourtant, afin d'embarquer dans la folle course-poursuite composée par George Miller et de suivre ses protagonistes aller à contre-courant des standards actuels, il est nécessaire d’y être précipité de force quitte à risquer l’instabilité mentale. Mais une fois le moteur chaud et la démence pleinement maîtresse de l’esprit, ce sont deux heures de poils hérissés et d’accélérations cardiaques qui sont généreusement offerts à grands coups de bastons jouissives et de claques visuelles.

Désertique et rocailleux, le monde post-apocalyptique qu’est devenue la Terre s’est débarrassé de toute hospitalité et de tout ordre moral pour devenir un lieu de désolation anarchique où les humains altérés - physiquement comme mentalement - ne respectent plus aucune loi mise à part celle du plus fort. Les communautés primitives qui peuplent ses recoins arides sont de micro-dictatures où des tyrans aux airs démoniaques retiennent en otage le peuple grâce à leur armée de War Boys enragés et au contrôle de trois éléments essentiels : l’eau, les munitions et l’essence. Cette dernière, véritable or liquide, vient remplir les entrailles métalliques de machines infernales au design fou qui, une fois  lancées à plein régime aux trousses de Max et l’Imperator Furiosa (Charlize Theron bad-ass à souhait), délivrent un spectacle rarement vu à l’écran ces dernières années.

Critique Cinéma - Mad Max : Fury Road (George Miller)

En véritable chef d’orchestre, George Miller coordonne à la perfection cette horde sauvage de moteurs vrombissants et rend chaque scène toujours plus grandiose grâce à une réalisation voyante mais en phase avec ce côté testostéroné pleinement assumé. A cette maestria furieuse, il associe les compositions énervées de Tom Holkenborg (aka Junkie XL) en allant même jusqu’à les faire jouer en pleine poursuite par une version rock de la Bouche de Sauron, armée d’une impressionnante guitare lanceuse de flammes. Et comme si nos poils n'étaient pas déjà assez hérissés, comme si toute cette folie n'était pas suffisante, Miller finit par nous achever en nous explosant la rétine avec une palette graphique pleine de contrastes. Sous les roues de ces chars modernes, le sable de la Désolation, d'un ocre presque rouge, se soulève par-delà l’horizon et disparaît dans un ciel azur immaculé d’une beauté saisissante.

Déjanté, le film l’est assurément. Or parmi ces cinquante nuances de démence, pas la moindre trace d'un quelconque abrutissement. Au contraire. Car en donnant la part belle aux femmes – tantôt guerrières, tantôt nymphes – le réalisateur australien se montre plus éclairé que la moyenne. Il vient ringardiser les standards du film d'action hollywoodien et montrer que le concept de supériorité masculine n'est qu'esbroufe. Charlize Theron, amputée d’un bras, incarne à merveille l’amazone émancipée en quête d’un paradis perdu. Si bien que son personnage en viendrait presque à coiffer Max au poteau pour le titre de rôle principal. Jouant principalement les gros bras, le rôdeur reste en effet bien silencieux et mystérieux. Mais au-delà des mots, c'est son regard plein de rage - à l'image du film - qui marquera l'audience au fer rouge.  

Furieux dans le fond et dans la forme, la reprise des aventures de Max Rockatansky est un trip aliénant et jouissif à voir absolument. Enchaînant les claques sans possibilités de répit, Mad Max : Fury Road donne une nouvelle dimension aux films d'action et vient directement se classer parmi les événements cinématographiques majeurs de l'année. Oh what a film ! WHAT A LOVELY FILM !

 

Critique Cinéma - Mad Max : Fury Road (George Miller)

MAD MAX : FURY ROAD

14 mai 2015 - 2h

Action, Science fiction - Australie, Etats-Unis

Réalisé par George Miller

Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicolas Hoult, Zoë Kravitz, Rosie Huntington-Whiteley

Rédigé par Ronan SAUVAGE

Publié dans #Critique cinéma

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