A Chacun Ses Classiques - Fargo (Joel & Ethan Coen)

Publié le 13 Novembre 2013

Crédits photo : © images tirées du film

Crédits photo : © images tirées du film

Joel et Ethan Coen, les frères réalisateurs les plus connus de la planète cinéma (depuis que Andy et Larry Wachowski (Trilogie Matrix, Cloud Atlas) sont devenus Andy et Lana). Ils sont considérés comme deux des plus illustres cinéastes qui ont jamais foulé cette Terre. Leur filmographie, plutôt conséquente et mêlant film noir et comédie, contient de nombreux joyaux dont certains ont atteint le statut de film cultissime comme par exemple The Big Lebowski, véritable concentré de répliques d'anthologie ("Il se mit à faire plus noir que dans le cul d'un taureau par une nuit sans lune... on n'en voyait pas le fond..."). Celle-ci s'est récemment agrandie avec la sortie de Inside Llewyn Davis. C'est l'occasion parfaite pour revenir sur une de leur oeuvre la plus marquante : Fargo.

A Chacun Ses Classiques - Fargo (Joel & Ethan Coen)

Jerry Lundegaard, vendeur dans une concession automobile de Minneapolis et couvert de dettes, engage deux malfrats pour enlever sa femme et ainsi extorquer une juteuse rançon à son richissime beau-père. Hélas, le plan, parfait en apparence, ne va pas se dérouler comme prévu...

Tout d'abord, le film nous présente une poignée de personnages totalement barrés, portée par un casting cinq étoiles. On retrouve Steve Buscemi (Reservoir Dogs, Boardwalk Empire) et Peter Stormare (Dancer in the Dark, Armageddon) en duo de malfrats complètement cinglés et dont l'organisation laisse vraiment à désirer. Carl (Buscemi) est un petit moustachu à l'air pas net (beaucoup plus que la normale) et Gaear (Stormare) est un grand blond silencieux et impitoyable. Leurs principaux passe-temps sont les prostituées et les cigarettes. Présentés comme des professionnels, on se rendra vite compte qu'ils ne sont maîtres de rien et que chacune de leurs actions se termine en foutoir tantôt hilarant, tantôt tragique et sanglant. William H. Macy (Jurassic Park III, Mystery Men) incarne Jerry, personnage antipathique, véritable boulet de service. C'est le stéréotype du père de famille martyrisé par son travail et entretenant des relations plutôt tendues avec son beau-père. A force de mauvais choix, il va se retrouver au coeur d'un cercle vicieux dont il aura du mal à échapper. Frances McDormand (Barton Fink, Moonrise Kingdom) est Marge Gunderson ; un officier de police,une épouse aimante et une future mère. Son personnage, assez passif en apparence, se révélera être une enquêtrice hors-pair au sens de déduction aiguisé.

Cet étalage de personnages totalement extravagants chacun à leur manière mais en même temps extrêmement travaillés est une des caractéristiques du cinéma coenien et aussi l'une de ses plus grandes qualités.

Ensuite, Fargo impressionne par la virtuosité de sa mise en scène. Il oscille constamment entre humour et film noir, le tout avec une parfaite cohérence. On se retrouve donc avec un mélange de genre qu'on qualifiera également de coenien. Certaines répliques lancées donnent lieu à des situations à mourir de rire malgré le contexte initial morbide à souhait (mention spéciale au fils de Jerry). De plus, il constitue une véritable montée en puissance où l'intensité et la pression prennent de plus en plus d'ampleur. On peut le qualifier de film à "effet boule de neige". En effet, la moindre situation en entraîne une autre aux conséquences de plus en plus graves. Par exemple, un simple contrôle routier deviendra d'abord un homicide puis finira en triple homicide.

Après un enchaînement de scènes de tension, le film se termine dans un calme olympien sur un constat édifiant nous faisant prendre conscience de l'absurdité de l'histoire contée. C'est là que réside tout le génie de Fargo.

Rédigé par Ronan SAUVAGE

Publié dans #A Chacun Ses Classiques

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