Critique Cinéma - Divergente (Neil Burger)

Publié le 29 Avril 2014

Crédits photo : © images tirées du film

Crédits photo : © images tirées du film

Nouvelle production basée sur la littérature pour jeunes adultes, Divergente, réalisé par Neil Burger (Limitless), est adaptée de la trilogie de livres écrite par Veronica Roth. Le film nous raconte l'histoire de Béatrice "Tris" Prior, une adolescente vivant dans une société dystopique dans un monde post-apocalyptique. La population est divisée en cinq factions (Altruiste, Audacieux, Érudit, Sincère et Fraternel) selon les caractéristiques personnelles de chacun. A la suite d'un test d'aptitude, chaque adolescent est affecté à une des factions mais parfois il se révèle peu concluant et le testé devient alors un divergent, une personne qui n'entre dans aucune catégorie, ce qui est le cas de Béatrice. Lorsque les Érudits, menés par Jeanine Matthews, tentent de prendre le pouvoir jusque là détenu par les Altruistes, sa vie se trouve menacée, les divergents étant traqués. Elle devra alors apprendre à survivre dans sa nouvelle faction, les Audacieux...

Critique Cinéma - Divergente (Neil Burger)

La dystopie s'impose comme un thème récurrent dans ce genre de littérature et leur adaptation cinématographique. On avait déjà eu un exemple avec Hunger Games où la société était divisée en douze districts. Pourtant, la comparaison avec les films mettant en scène Jennifer Lawrence s'arrête ici car Divergente traite de sujets d'un tout autre genre.

En effet, là où Hunger Games abordait la lutte des classes, le film de Neil Burger se dirige plutôt vers la question du libre choix dans une société de plus en plus cloisonnée. Et disons qu'ici, le message passe plutôt bien, surtout via le personnage de Triss. On aurait pu penser que son statut de divergente serait pour elle une sorte de don mais il n'en est rien. Elle dispose seulement d'une pensée libre et devra redoubler d'efforts pour s'intégrer pleinement dans sa nouvelle faction. Malheureusement, son message mis de côté, le film n'a rien d'autre d'innovant à nous mettre sous la dent et devient même assez convenu.

On peut tout d'abord regretter un univers qui ne se démarque pas et qui apparaît même comme assez fade, la ville étant à peine explorée et les factions ne se distinguant réellement que par la couleur de leurs habits. De plus, le film qui s'étale quand même sur plus de deux heures ne prend pas vraiment le temps de s'attarder sur les éléments réellement intéressants ou divertissants. Seuls les moments tape à l’œil sont privilégiés et accompagnés d'une musique qui l'est encore plus rendant le tout on ne peut plus risible. On pensera notamment à la présentation des Audacieux, la faction des guerriers qui accueillera Tris, qui ressemble plus à un troupeau de moutons cyberpunk sautillants qu'à de véritables protecteurs. Il aurait été plus avisé de se concentrer sur ce qui fait réellement la société comme son système politique ou d'approfondir toutes les factions et pas seulement les principales.

Critique Cinéma - Divergente (Neil Burger)

Après un longue (mais pas laborieuse pour autant) introduction, le film donne la part belle à l'action mais celle-ci manque cruellement de rythme. En s'incrustant par touches successives, toujours entrecoupées par des moments de calme, ces scènes, pas particulièrement impressionnantes, ne facilite pas une montée de la tension, si plaisante dans d'autres cas. Le tout, combiné avec des gunfights relativement mou, des acteurs peu crédibles au combat et un manque total de surprise, ne permet pas de maintenir une attention constante et fait parfois même sortir du film.

Le défaut d'approfondissement de l'univers est aussi commun à un casting qui oscille entre personnages transparents (Zoë Kravitz) et clichés ambulants (Jai Courtney). Les seuls qui s'en sortent réellement, sont heureusement les deux protagonistes principaux Tris (Shailene Woodley) et Quatre (Theo James) qui, malgré des noms ridicules, font preuve d'une grande alchimie et évitent habilement les clichés de romance habituellement trop présents dans ce genre. Si l'on devait reprocher quelque chose à Shailene Woodley, ce serait au niveau des scènes d'action où elle se décrédibilise totalement fusil laser en main. Le reste du temps, elle est parfaitement juste. Ce qui n'est pas le cas de Kate Winslet, immense actrice qui aurait ici oublié son talent en route. Supposée être une cruelle manipulatrice, sorte de Hitler en jupons, elle n'inspire jamais la peur.

Qu'on se le dise, Divergente n'est pas à la hauteur des attentes, pas du tout. Comparé à outrance (et à tort) avec Hunger Games, le film se distingue des autres productions seulement par son propos assez bien réfléchi, le reste étant formaté pour le jeune public. Malgré de bonnes bases et un bon casting, il reste au stade du divertissement adolescent sans âme.

Rédigé par Ronan SAUVAGE

Publié dans #Critique cinéma

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