Critique Cinéma - Need for Speed (Scott Waugh)

Publié le 27 Avril 2014

Crédits photo : © images tirées du film

Crédits photo : © images tirées du film

Tobey Marshall, mécanicien et jeune pilote prodige, cherche à tout prix à se venger de Dino Brewster, une vieille connaissance partageant la même passion des bolides qui l'a laissé moisir de longs jours en prison. Il trouve alors l'occasion parfaite : la De Leon, une course aussi mythique qu'illégale qui voit s'affronter les meilleurs pilotes au volant des voitures les plus impressionnantes. Mais pour y participer, le jeune Tobey devra prouver sa valeur à son mystérieux organisateur, quitte à prendre les plus gros risques...

Au départ, adapter sur grand écran la célèbre série de jeu de course/arcade semblait être un projet assez risqué. Mais avec l'arrivée d'Aaron Paul, l'ancien Jesse Pinkman de Breaking Bad (yo bitch !) dans le rôle principal, tous les regards se sont alors tournés vers ce Need for Speed avec l'espoir qu'il soit bien plus qu'un simple blockbuster sur route, comme l'avait déjà fait la saga Fast & Furious. Hélas, rien n'aura suffit à sauver le film du naufrage... Car oui, ce Need for Speed (d'une durée excessivement longue : 2h10) se plante sur toute la ligne.

Dès les cinq premières minutes, le film (au scénario pas bien épais) arrive à nous perdre, la faute à un montage exécrable et beaucoup trop rapide. Cela permet de mettre le doigt sur un de ses gros défauts : un énorme problème de rythme. Construit comme un enchaînement de courses entrecoupé de quelques scènes de dialogues fumeux, le film arrive à rendre les scènes sans actions trop rapides et les courses, au contraire, assez molles, un comble. Les références à Steve McQueen et le côté road movie n'arrivent pas  non plus à relever un niveau déjà dangereusement bas. L'un des seuls mérites reviendrait aux cascades, toutes réalisées pour de vrai, volonté du réalisateur Scott Waugh qui était à la base un cascadeur. 

Comme si cela ne suffisait pas, la demi-douzaine de personnages récurrents n'est qu'un amas de clichés et d'absence cruelle de charisme, ce qui empêche totalement de s'impliquer émotionnellement avec eux. En voyant évoluer un Tobey sans charisme à bord d'une Mustang, on a l'impression qu'Aaron Paul n'arrive pas à se détacher de son ancien rôle de la série d'AMC et qu'il ne sait pas jouer autre chose. Cela est relativement dommage car du talent, il en possède assurément. Son némésis, Dino Brewster, incarné par Dominic Cooper est on ne peut plus insupportable et ridicule à la fois, tout comme les quatre compagnons de Tobey qui sont la plupart du temps sous-exploités ou cantonnés au rôle de running gag (comme cette affreuse référence à Top Gun répétée jusqu'à l'overdose). On pourra néanmoins accorder un bon point à Imogen Poots dans le rôle de Julia Maddon qui arrive tant bien que mal à nous charmer grâce à un accent anglais délicieux et des airs plein de malice.

 

Critique Cinéma - Need for Speed (Scott Waugh)

Extrêmement brouillon, ce Need for Speed est malheureusement un énorme ratage qui ne profite pas du potentiel de son premier rôle. Les amateurs de belles voitures peuvent également passer leur tour et se tourner vers YouTube pour voir gratuitement ronronner leurs bolides préférés.

Rédigé par Ronan SAUVAGE

Publié dans #Critique cinéma

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